Epic N°6, août 1984.
Une couverture de Bolton qui annonce du beau linge.
Elle annonce un récit de Ch. Claremont (scénario) et J. Bolton (dessins) :
Marada, la Louve, un personnage à la Red Sonja.
Donal et ses hommes interceptent un convoi provenant de Damascus. Il transporte un passager que l'escorte tente de supprimer. A sa grande surprise, le guerrier découvre Marada, la Louve... Mais elle a changé : la redoutable combattante n'est plus qu'une femme fragile, apparemment sous l'emprise d'un charme.
Claremont était alors encore un scénariste fréquentable. John Bolton illustre l'histoire d'un trait gracieux. Trop peut-être. Ce type de récit appelle un dessin moins sophistiqué, plus brut.
Un tournant dans l'
Odyssée de la Métamorphose de Jim Starlin. Aknaton, en proie au doute, entre en contact avec Râ. S'il ne détruit pas la galaxie, les Zygotéens poursuivront leur œuvre néfaste. Une perspective qui n'enchante pas Vanth. Aknaton lui révèle l'origine de la menace zygotéenne.
Starlin reprend une thématique - ainsi que des éléments graphiques (effets psychédéliques, visages de clowns sinistres incarnant la société du spectacle etc.) - déjà abordée dans Adam Warlock; La destruction de la planète Zygotéa n'est pas sans rappeler le destin de notre propre monde aux mains d'élites cupides : destruction des ressources et abrutissement des masses pour finalement aboutir à l'épuisement de la planète. Les élites choisissent alors de quitter le monde à l'agonie en sacrifiant la plèbe, et partent conquérir et parasiter de nouveaux mondes. Les planches sont superbes.
La suite du Pays fantastique entraîne nos héros à Skyhook Mountain où vit le magicien qui sauvera le pays du mal... Tyndall sent que Velanna est de plus en plus corrompue et lui confie un talisman, espérant la garantir contre ce mal qui les éloigne l'un de l'autre...
Mais le petit groupe doit composer avec une horde de Gobelins qui cerne Skyhook Mountain.
Les héros franchissent le cordon des assiégeants et découvrent que le magicien est une femme alanguie, Lianissa... Elle est très faible. Pourra-t-elle sauver le Pays Fantastique ?
Le dessin de Buscema reste très agréable mais la bande souffre de la comparaison avec la précédente minisérie, embellie par l'encrage et les couleurs de Rudy Nebres. Claremont associe la maturité à une perte d'innocence qui se traduit par la corruption de l'âme. Tyndall reste un éternel enfant, ingénu et généreux, tandis que Velanna est travaillée par des appétits plus... matures. Une idée naïve qui correspond à la thématique développée dans la série.
Deux courts récits nous font découvrir...
Le Docteur Watchstop (de Ken Macklin), un individu pédant et orgueilleux qui apprend qu'il ne verra pas de son vivant l'accomplissement de son grand œuvre... Et réagit avec mesquinerie.
Cheech Wizard (de Vaughn Bodé), le magicien misanthrope et cynique, enfoncé jusqu'à la ceinture sous son bonnet et son assistante, Razberry, une groupie gourde complètement abîmée dans une admiration béate.
Un article est consacré au travail d'illustrations de Bernie Wrightson sur Frankenstein.
Comme disait un de mes amis : "il s'arrache, le mec."
C'est vrai.
Délire, une fantaisie de Carl Potts.
Enfin, un récit en couleurs directes. De magnifiques planches de Barry Smith qui, depuis Conan, s'est laissé pousser le Windsor.
Un fort beau récit, plastiquement réussi et imprégné de mélancolie, que d'aucuns pourront qualifier de prétentieux... Mais d'aucuns sont parfois médisants.