Moebius n'est plus...

Jean Giraud alias Moebius, le géant de la bande dessinée francaise est décédé à l'age de 73 ans d'une longue maladie.

Un monstre sacré, un génie. un visionnaire, les superlatifs et les influences dans l'univers de la BD, de l'animation et au cinéma de cet artiste est exceptionnel. Il était parmis les grands aux cotés des Hergé, Tezuka, les commentaires de plusieurs artistes influent dans le monde sur le web reconnaissent son influence. Même Go Nagai était fier d'être à ses cotés lors de leur rencontre à sa dernière visite en France.

On en parle partout sur le web si vous voulez plus de détails et pour ceux qui ne savent pas de qui on parle, allez voir Wikipédia.

RIP

encore un génie de la BD qui nous quitte espérons que sont œuvre lui survivra comme l'a
fait Alix malgres la disparition de jacques martin

Un créateur hors du commun !

Citation :

Hommage à Moebius

Moebius, alias Jean Giraud, icône de la culture populaire mondiale, auteur de Blueberry et de L'Incal est décédé ce samedi 10 mars 2012 des suites d'une longue maladie. Pour lui rendre hommage, nous rediffusons l'interview réalisée à l'occasion de son exposition Miyazaki - Moebius en 2004. R.I.P.

http://www.excessif.com/cinema/actu-cinema/


Je croyais que Moebius était plus connu de la part des fans ici...

Ridley Scott lui a rendu hommage à Cannes et a reconnu l' influence graphique que ce maitre du dessin avait eu sur ses films.

Bon OK des films souvent dark, ( pas seulement ce con d' Alien...) mais paradoxalement avec un travail sur la lumière fabuleux et unique !

Moebius est resté un nom et un style que je connaissais, mais que je n'ai jamais vraiment pris le temps de découvrir.

Il m'a surtout marqué par son apport au look unique de la série de jeux vidéo Panzer Dragoon de Sega, dont les concepteurs se sont ouvertement inspirés d'une de ses BDs pour développer la facture visuelle. Ça arrive souvent dans le monde des jeux vidéo, mais on n'en parle trop souvent que du bout des lèvres de peur de se faire accuser de pomper l’œuvre des autres. Mais chez Sega, non. Si Moebius a lui-même participé au développement du premier jeu en fournissant quelques dessins conceptuels, les infos que j'ai pu trouver ne sont pas très claires sur le sujet, mais il aura au moins mis sa griffe sur la pochette de la version japonaise :





Superbe, non? Moebius est même mentionné à l'arrière. Évidemment, comme il était coutume à l'époque, on l'a remplacée pour sa sortie nord-américaine par ÇA :



C'est un jeu TRI-DIIII! Ça prend un pochette en TRI-DIIII!!! Iiiiiiiish... Et ne songez même pas à vous foutre de nos pauvres gueules de Canadiens, vous les Européens ne vous en êtes pas mieux sortis avec votre version :



"Mais y'a un arrière-plan! C'est mieux, non? Non? Non?" NON! C'est aussi laid; seulement différemment laid. !L'arrière est aussi moche que l'avant dans les deux cas. Croyez-moi sur parole, j'ai pas envie de me donner la peine de les poster ici. Moebius n'est mentionné sur aucune des deux pochettes occidentales. Aucune idée s'il l'est dans le livret, j'ai pas vérifié.


Pis j'ai entendu dire que Moebius trippait fort sur Goldorak. Son œuvre est d'ailleurs pleine de références à Goldorak.

GOLDORAAAAAAAAAAAAK!!!

(Tiens Mario! Là il va marcher ton sujet. )

L' hommage de GO NAGAI, je vous prie ....

Jean Giraud était surtout super pote avec Katsuhiro Ôtomo, un petit bout d'interview sur Premiére à l'occase de la sortie de Steamboy;
http://www.premiere.fr/Cinema/Exclus-cinema/Interview-cinema/Interview-Katsuhiro-Otomo-et-Moebius

Citation :

À l’occasion de la sortie de Steamboy , son auteur, Katsuhiro Ôtomo , dialogue avec l’un de ses inspirateurs et presque complice, le dessinateur Moebius.
Par Mathieu Carratier.

Ôtomo-san, qu’est-ce qui vous avait interpellé dans le travail de Moebius?
Ôtomo : Ce fut un choc gigantesque pour moi quand j’ai découvert ses premiers dessins publiés dans des revues japonaises. Il m’a énormément influencé. Ce qui me fascine le plus? L’énergie dont il fait encore preuve aujourd’hui.
Moebius : Quand tu as découvert mon travail, j’étais moi-même déjà influencé par le tien. Le dessin est un échange permanent. Pour moi, Ôtomo a complètement révolutionné le manga, l’a rendu adulte en y injectant des thèmes plus politiques, plus contemporains. Il a créé un fantastique sophistiqué. Akira a radicalement changé la sensibilité de toute la bande dessinée internationale. C’est un dessin qui traverse les frontières.

Êtes-vous conscient de la révolution dont Akira est à l’origine?
Ô. : Vaguement, oui.
M. : On ne travaille pas dans le vide, c’est sûr. Akira touche le spectateur d’une façon presque religieuse, comme peut le faire l’opéra. C’est la première fois qu’un dessin animé arrivait à provoquer ça chez moi.
Ô. : J’ai du mal à en parler car je crois que c’est aux spectateurs de l’interpréter. Je parle rarement d’un film une fois que je l’ai terminé.
M. : Ça me rappelle l’époque où j’étais jeune spectateur. Je passais beaucoup plus de temps à parler d’un film qu’à le regarder.

Un studio américain avait annoncé, il y a quelque temps, un projet d’adaptation d’ Akira en prises de vues réelles. Savez-vous où en est ce projet?
Ô. : J’ai reçu le scénario, qui n’était pas très bon. Du coup, ils viennent d’engager un autre scénariste pour écrire une nouvelle version. On attend. Je suis plus inquiet que curieux face à ce projet.
M. : Disney, qui a acheté tous les films de Miyazaki , ne t’a jamais fait de propositions?
Ô. : Disney, non, mais DreamWorks m’a déjà proposé quelque chose. À l’époque, j’étais complètement immergé dans Steamboy ; donc j’ai refusé.
M. : Constates-tu une évolution dans le cinéma d’animation japonais?
Ô. : La situation est précaire. Il y a très peu d’équipes compétentes. L’avenir se présente mal. Bien sûr, il y a le nouveau film de Miyazaki qui va sortir à la fin de l’année, mais je n’ai entendu parler d’aucun projet en cours pour la suite.
M. : Le succès de Miyazaki n’inspire personne?
Ô. : Même son équipe est en manque de sang neuf... Beaucoup d’artistes talentueux se tournent vers la télévision.

James Cameron aurait, à un certain moment, offert son soutien au projet Steamboy. Qu’en est-il?
Ô. : Il y a bien longtemps, oui. Mais ça n’a pas abouti à cause de nombreux problèmes.
M. : Travailler avec les États-Unis n’est jamais facile. Ils imposent une sorte de normalisation. J’aurais mal vu les Américains approuver un projet comme Steamboy. Je ne sais même pas s’ils sont au courant qu’il y a eu une exposition universelle en Angleterre au XIXe siècle!
Ô. : Vous croyez? (Rires.)
M. : Non, je suis méchant. Es-tu familier avec la littérature steam punk?
Ô. : Le nom m’est familier mais je n’en ai pas vraiment lu.
M. : J’imaginais un parallèle entre le terme «steam punk» et le titre de ton film, Steamboy. Ça doit juste être une coïncidence.
Ô. : Le titre, Steamboy, est en fait un hommage à Astroboy, de Tezuka . Nous prévoyons de faire une suite à Steamboy, à une échelle plus modeste. Je n’en serai probablement pas le réalisateur mais j’en écrirai l’histoire. Ça s’appellera... Steamgirl! Je suis sérieux!

A noter également que Katsuhiro Ôtomo a été marqué par la mort de Moebius , comme en témoigne ce tweet qu'il a publié (merci à Chron pour la traduction) :

Citation :

"La ligne que tu viens de tracer forme un horizon si lointain... Mais si un jour j'atteins cet endroit, m'attendrais-tu là-bas ? J'aurai aimé parler plus avec toi. REST IN PEACE MOEBIUS." Katsuhiro Otomo.