La dernière chance

Mon père disparaissait plusieurs heures par jour, et j'ignorais où il se trouvait. j'avais le sentiment qu'il se préparait quelque chose mais je n'en avais pas encore la preuve.

Il m'avait inscrit à des cours de pilotage et malgré mon jeune âge, il parait que j'étais doué. Cependant, au lieu de conduire des navettes ou des vaisseaux plus importants, je préférais me réfugier sous mon arbre préféré en haut d'une colline, et jouer du guitt. C'était un instrument de musique de forme triangulaire à cordes dont la sonorité rappelait celle de la guitare terrienne. Je pouvais ainsi rester là pendant des heures en contemplant le ciel.

Ce jour là, tout à coup, je me trouvais devant une ville détruite, des dizaines de monstres mécaniques s'avançaient vers moi. Au moment où je crus ma dernière seconde arriver, je me réveillais en sursaut, j'avais fait un horrible cauchemar ! Epuisé par l'éprouvante leçon de ce matin, je m'étais endormi quelques instants. Ce cauchemar semblait si réel que j'avais eu la conviction d'avoir fait un rêve prémonitoire.

C'est vrai, à cette époque, le nouveau souverain de la planète Stykadès, la plus importante de la nébuleuse, s'était avéré être un dictateur assoiffé de conquêtes. Il menait son peuple à la baguette et enrôlait de force dans son armée redoutable tous les jeunes hommes de 18 ans. Il venait de s'attaquer à la Terre de l'Ange Blond en raison de ses innombrables ressources naturelles et commençait à y déporter ses opposants. C'est pour cette raison que mon père voulait faire de moi un pilote émérite pour combattre les troupes du Grand Stratéguerre Véga le souverain de Stykadès s'il s'attaquait à notre planète. Mais comment allions nous faire, n'ayant connu que la paix et le bonheur ?

Le lendemain était le jour de mon anniversaire, j'allais avoir 17 ans. Mes parents tenaient à organiser une grande fête dont j'étais le "héros" mais ô combien j'aurais préféré rester, solitaire, près de mon arbre! Mais étant un prince, je devais suivre le protocole. Et puis le cauchemar de la veille m'avait laissé une impression étrange, comme si cela devait vraiment se réaliser. Je sentis soudain une main se poser sur mon épaule.

' Actarus, viens ! Il est temps ! Tout le monde est arrivé !

- Où m'emmènes tu, père ?

- Tu vas voir, mon fils, tu vas comprendre que tu n'as pas suivi tes cours pour rien !

Je compris alors pourquoi mon père s'absentait plusieurs heures par jour.

Il m'entraînait vers un imposant passage souterrain faiblement éclairé. J'étais assez surpris, ne connaissant pas son existence. C'était un véritable labyrinthe, je commençais à me demander si je pourrais retrouver le chemin du retour, tellement il était composé de portes ainsi que de routes différentes. Je n'aurais pu savoir depuis combien de temps nous étions entrés dans ce tunnel. A ce moment, mon père s'arrêta devant une immense porte construite dans un métal qui me semblait inconnu. Voyant mon air interrogatif, il me répondit :

- Cette porte est en métal Gren, trouvé sur notre satellite il y a dix sept ans !

- Le métal Gren ?

- C'est le plus résistant des matériaux qui existent dans l'univers ! Appuie sur ce bouton maintenant !

Je ressentais à ce moment là qu'il existait quelque chose d'extraordinaire derrière cette porte. Elle commença à s'ouvrir doucement..Le tunnel où nous étions s'éclaira brusquement. Nous nous trouvions devant un immense hangar tout illuminé, avec une rampe de lancement gigantesque. Je vis un vaisseau spatial qui trônait fièrement sur une plate-forme. Il était baigné de lumière. Je me rendis compte que lui aussi était construit en métal Gren. Il était peint en blanc et rouge principalement. Mais chose extraordinaire, à l'avant, sortait ce qui ressemblait à une tête qui était ornée de deux paires de cornes. Elles semblaient avoir été construites en or, en raison de leur couleur dorée et de leur extraordinaire brillance. Je me rendis compte que c'étaient elles qui illuminaient toute la pièce.

- Père ! Il me semble avoir déjà vu cette tête quelque part, la statue dans le grand jardin, il me semble !

- Oui, je te présente Grendizer, construit à l'image de notre dieu protecteur, et c'est toi qui devra l'animer ! Je pense que tu es en âge de pouvoir le piloter à présent ! Et puis notre peuple est à l'extérieur, il attend le spectacle que je leur ai annoncé, c'est à dire le vol inaugural !

Tout ému, je m'approchais du grand vaisseau. Arrivé près de lui, je le touchais de ma main droite. Etonné, je ressentis comme une douce tiédeur, comme si ce que je touchais était de la peau, et pourtant, il s'agissait du métal le plus puissant! Une fois entré dans l'habitacle de la soucoupe, je ressentis encore une étrange impression, comme si j'étais entré dans un corps vivant.

- Grendizer, go !!!!


Le vaisseau glissa doucement sur sa rampe de lancement, il traversa en quelques secondes seulement un immense tunnel pour sortir enfin à l'air libre. J'étais surpris par sa souplesse et son agilité alors qu'il était très lourd en réalité. Dans le cockpit, je ne ressentais ni chaleur, ni froid, j'étais à la température idéale. j'étais aussi étonné de mon soudain plaisir pour le pilotage alors que je préférais vivre dans la nature et jouer du guitt.

Alors que les euphoriens assistaient émerveillés au vol inaugural de Grendizer, sans m'en rendre compte j'avais atteint l'ionosphère de la planète. En tirant sur un levier vers le haut, je m'aperçus que le vaisseau transportait un énorme robot. C'était donc sa tête qui était à l'avant ! Sur les épaules étaient posées deux lames tranchantes. Comme le vaisseau, son corps étincelait également et une énorme puissance se dégageait de lui.


En faisant cette manoeuvre, je croisais soudain une autre soucoupe beaucoup plus petite. S'apercevant que je l'avais repérée, elle s'enfuit immédiatement. C'était une soucoupe de Stykadès, mais je ne le saurais que plus tard. J"ignorais également que le soldat à bord avait pris des photos de Grendizer et que le souverain de Stykadès allait vouloir s'en emparer !


Un jour pourtant, bien plus tard, je n'ai plus voulu monter dans Grendizer et je l'ai détesté à ce moment là. Je garderais toujours dans mon coeur cette déchirure pour n'avoir pas pu sauver ma planète ! Mais pourtant, il sera notre dernière chance pour la Terre et le reste de l'univers..


  

merci  

Un style intéressant

Merci les amis !    

de rien