Judge Dredd contre les robots ?
Non, Super-John...
Une bande de Miguel Henares publiée à partir du n°44 d'Antarès (Mon Journal/éditions Aventures et Voyages), mai 1982
Dans l'espace, personne ne vous entend crier... Ni philosopher...
Les habitants de Xorion voyagent en direction de la Terre et comptent faire don de leur sagesse et de leur force de frappe à un quidam "équilibré, courageux, honnête et bon" pour qu'il règle les problèmes de notre planète... Un rien paternalistes les habitants de Xorion...
Chemin faisant, ils sont attaqués par un vaisseau de la planète bleue... Un antagoniste rapidement défait au grand dam du tyran de ladite planète, le malfaisant Khoor.
Y a comme un lézard... Pour régner sur la galaxie, Khoor toujours !Les hommes de Xorion arrivent sur Terre et assistent à un assassinat : le détective John Cowan est révolvérisé par deux tueurs alors qu'il taquinait le gardon. Les extra-terrestres font justice et sauvent la victime, soignée et dotée de super-pouvoirs.
Bien qu'on vienne d'une planète avancée, sur Xorion, on ne badine pas avec le crime.
Toujours ça de moins à réinsérer...Désormais, John peut voler, il a une force surhumaine, il résiste aux balles (démonstration ci-dessous) et aux rayons - ou, parfois, cicatrise très vite, le récit est un peu confus à ce sujet -, il voit à travers les murs et il porte une chouette tenue de cuir à faire pâlir d'envie le Judge Dredd, avec le flingue à rayon qui va avec...
Les truands américains portent le feutre et se nomment Peter comme dans toutes les BD de super-héros qui se respectent.Super-John aura maille à partir avec l'homme qui a engagé les tueurs, le diabolique professeur Flogan (Lex Luthor était hors de prix), qui ambitionne de... devenir maître du monde. Le génie n'intègre pas forcément l'originalité.
Flogan a les moyens de ses ambitions : il est général des avions supersoniques, chefs des robots et amiral dans sa baignoire... Il ne lui manque que quelques bombes atomiques qu'il compte emprunter à l'armée américaine. Une très jolie journaliste (damzelle en détresse de service) l'a cependant démasqué. Mais Flogan n'entend pas la laisser s'échapper et révéler la vérité au monde abasourdi...
Une idée astucieuse : la galerie de miroirs tapissant le couloir qui mène au bureau de Flogan est en fait composée de panneaux d'acier orientables et tranchants comme des cimeterres. John va étrenner son nouveau costume et ses super-pouvoirs en pénétrant chez Flogan - sans parvenir pour autant à le neutraliser, ni à libérer la journaliste.
Qui a dit que Super-John ne cassait rien ? Fin du premier round. Super-John prend une pose héroïque, annonçant sa volonté d'en découdre à nouveau avec le chauve malfaisant et donnant rendez-vous au lecteur pour la suite...
S'appeler Super-John, c'est un peu ballot quand on tient à son identité secrète... Je dis ça, je dis rien...Flogan met son plan à exécution, il envoie ses robots voler des têtes nucléaires dans un sinistre dépôt militaire (mal) gardé par des GI équipés de pétoires de la 2e guerre mondiale.
N'était l'écriteau, on se croirait à Auchwitz...
On remarque que les robots ultra-sophistiqués avalent des cassettes...Le plan de Flogan se déroule à merveille : les robots s'emparent des armes nucléaires sans que les soldats n'opposent de résistance suffisante...
Super-John va tout gâcher en détruisant les robots (pare-balles certes, mais ne supportant pas une chute de plusieurs mètres de hauteur... étonnant, non ?)
Vient l'ultime confrontation avec Flogan, parvenu à regagner son repaire où il menace son otage et tend un piège à Super-John... Piège dont il fera les frais, électrocuté comme il sied à tout condamné à mort dans une BD de Super-Héros...
Invincible premier du nom.
C'est marqué dessus, c'est comme le Porsalu...
Mais déjà, la revanche de la planète bleue s'ourdit dans l'espace, Khoor fait don de de son Invincible à la Terre, un super-guerrier destiné à contrecarrer la mission de John et à le défaire.
Une histoire de super-héros à l'européenne bourrée de clichés jusqu'à la gueule : savant-fou, robots, hommes de mains de la pègre, tyran galactique mongoïdes... Le héros lui-même copie les pouvoirs de Superman, et ne parlons pas de son nom... Beaucoup d'action mais peu d'originalité. Reste que le trait de Miguel Henares est très élégant et agréable et compense avantageusement les carences du scénario.